Le keffieh, cette coiffure traditionnelle des Bédouins devenue l'emblème des Palestiniens, n'est pas le bienvenu à Queen's Park, malgré que cette position ne fasse pas l'unanimité auprès des élus ontariens. Le spécialiste du Moyen-Orient Sami Aoun décortique comment ce foulard peut susciter des débats dans un contexte de mobilisations contre la guerre à Gaza.
Pour le directeur de l'observatoire sur le Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à la Chaire Raoul Dandurand à l'UQAM, Sami Aoun, « le quiproquo actuel réside dans le fait de porter une tenue vestimentaire de façon qu'elle soit dans le patrimoine, dans l'héritage culturel et dans la mémoire collective ».
Et la question en jeu est de déterminer « comment on décode ce qu'on perçoit? » ajoute le professeur émérite de l’Université de Sherbrooke. « Parce que ici, il y a un problème d'intention. Il y a un problème aussi de réalité dans l'engagement politique. »
Selon M. Aoun, le keffieh ici peut revêtir un « double sens » d'où les « difficultés de le bannir et les difficultés de le permettre parce que ça devient déclaratoire ».
« Alors ici ça dépend de la tolérance d'une société ou surtout du décorum de l'Assemblée, comme le décorum dans un tribunal à titre d'exemple. Il y a du "permis" et "non permis", il y a du "toléré" et du "non toléré". En ce sens, ça dépend du consensus à l'intérieur de cette Assemblée. »