Sœurs du Bon-Pasteur : 160 ans de présence soulignés avant le départ pour Québec
Les religieuses de Chicoutimi ont décidé d'aller rejoindre leur consoeurs au couvent des soeurs du Bon-Pasteur de Québec.
Photo : Radio-Canada / Claude Bouchard
Une messe a été célébrée vendredi pour souligner les 160 ans de présence à Chicoutimi des Servantes du cœur immaculé de Marie, appelées Sœurs du Bon-Pasteur. Cette célébration à la chapelle du couvent avait ceci de particulier que les 21 dernières religieuses quitteront Saguenay pour Québec graduellement jusqu'en août.
Leur apport à la communauté en éducation et en soutien aux femmes en difficulté a été souligné vendredi matin en présence de l'évêque du diocèse de Chicoutimi, Mgr René Guay.
Les réalisations qu'elles ont faites, ce qu'elles ont accompli, ça vaut la peine de se rappeler comme région, comme diocèse de se rappeler de tout ça
, a commenté René Guay après la cérémonie.
Les cinq premières Servantes du cœur immaculé de Marie sont arrivées à Chicoutimi le 3 septembre 1864 par une journée de pluie.
C'était avant même la construction de la cathédrale de Chicoutimi, du Séminaire de Chicoutimi et la création du diocèse.
Monseigneur René Guay était présent à la cérémonie.
Photo : Radio-Canada / Claude Bouchard
Une implication dans plusieurs domaines
L'évêque de Chicoutimi tenait notamment à souligner leur implication auprès de détenus à l'ancienne prison de Chicoutimi.
J'ai été 20 ans ici à la détention de Chicoutimi comme aumônier et sœur Denise Harvey était déjà là avant moi et on a fait plus d’une vingtaine d’années ensemble. [...] C'était leur charisme de fondation de prendre soin des femmes incarcérées
, a continué l'évêque.
Les sœurs ont aussi fondé l'école normale en 1907 et le Collège classique, le premier collège pour filles du Saguenay-Lac-Saint-Jean en 1947.
Une messe a été célébrée au couvent des Sœurs du Bon-Pasteur de Chicoutimi.
Photo : Radio-Canada / Claude Bouchard
Elles ont aussi mis sur pied le Séjour Marie-Fitzbach, qui accueille des femmes en difficulté.
L'importance, ça a été de travailler au développement de la région. Quand on voit parfois les communautés, on ne réalise pas, jusqu'où la population a travaillé avec nous, et jusqu'où c'était pour la population
, a signalé Lise Gagné, supérieure générale des Sœurs du Bon-Pasteur.
Au fil du temps, elles se sont aussi implantées en Haïti, en Afrique du Sud et au Rwanda, après le génocide.
Moi, j'ai enseigné dans les écoles privées ici de Chicoutimi, à la Commission scolaire de Chicoutimi, j'ai terminé 28 ans à Saint-Ambroise et de là, je suis partie pour l'Afrique pour 18 ans au Rwanda, avant de revenir à Québec
, a dit pour sa part sœur Agnès Dufour, secrétaire générale du Conseil général des Sœurs du Bon-Pasteur.
Vers Québec
Comme les religieuses sont vieillissantes, avec un âge moyen d'environ 89 ans, elles ont décidé d’emménager au couvent des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec.
Les sœurs sont conscientes que la société a changé et que d'autres personnes dévouées prennent la relève dans différentes œuvres.
Sœur Agnès Dufour et sœur Lise Gagné étaient présentes à la célébration.
Photo : Radio-Canada / Claude Bouchard
Notre consolation, c'est de savoir que l'amour et la bonté, ça ne meurt pas avec nous, ça se continue à travers les laïcs et à travers le monde du peuple aussi
, a conclu sœur Lise Gagné.
Par ailleurs, le couvent des sœurs du Bon-Pasteur, au coin des rues Price et Bégin à Chicoutimi, est en vente.
D'après un reportage de Claude Bouchard
