La police ontarienne enquête sur une discussion entre un agent et un manifestant
La Police provinciale de l'Ontario (PPO) affirme avoir procédé à des arrestations.
Photo : La Presse canadienne / Andrew Lahodynskyj
La Police provinciale de l’Ontario (PPO) enquête sur une vidéo montrant un de ses agents disant à un manifestant qu'il est « de son côté » lors d’une visite du premier ministre Justin Trudeau en Ontario.
La vidéo soulève des questions sur le professionnalisme et dépeint des opinions qui ne correspondent pas aux valeurs de la PPO
, indique la police provinciale dans un communiqué.
La scène s’est déroulée jeudi lors de la visite du premier ministre à Alliston, à environ 1 h 40 au nord de Toronto, dans le cadre de l'annonce du projet de l'entreprise Honda.
Lire aussi :
Dans l’extrait publié sur les réseaux sociaux, un manifestant filme sa discussion avec le policier. L’agent dit : Je suis de votre côté.
Il demande une faveur
au protestataire, soit qu'il ne crie pas d'obscénités
.
Il regrette qu’un autre manifestant ait utilisé ce langage envers la ministre des Finances, Chrystia Freeland, et menacé un de ses collègues. Il indique aussi par où est entré Justin Trudeau.
Le policier a pu donner l'impression d'être davantage du côté des manifestants que du premier ministre.
Photo : Capture d'écran
Plus tard, au cours de l’échange de 1 minute et 22 secondes, l’agent ajoute que parmi les 6000 agents de la PPO, tous ne votent certainement pas pour Justin Trudeau.
Le manifestant lui parle alors de la politique de remise en liberté sous caution. C’est ridicule
, répond le policier.
Un manque de neutralité qui ne garantit pas la désescalade
L’ancien chef de la police d’Ottawa, Charles Bordeleau, estime que l’échange est inapproprié.
Je comprends ce que l’officier essaie de faire dans cette vidéo
, reconnait-il.
Il essaie de construire une relation avec le manifestant dans le but qu’il accepte de ne pas crier des obscénités.
Mais il le fait au prix de sa propre crédibilité et n’est plus neutre en exprimant ses opinions
, ajoute l’actuel conseiller chez Strategy Corp.
Selon M. Bordeleau, donner le sentiment de prendre parti peut au contraire envenimer les choses, plutôt que de mener à une désescalade.
De plus, une enquête pourrait déterminer si l’agent a révélé une information confidentielle en matière de sécurité du premier ministre.
Avec les informations de Catharine Tunney de CBC