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Un ver qui sécrète une « puissante » toxine est présent au Canada

Un ver sur un arbre.

Le ver plat à tête de marteau sécrète une toxine qui peut être dangereuse pour les enfants.

Photo : La Presse Canadienne/Université de Montréal / Étienne Normandin

Radio-Canada

Des vers qui sécrètent une toxine dangereuse pour les humains ont été vus en Ontario au cours des derniers jours. La toxine sécrétée par le ver plat à tête de marteau, ou bipalium, est une des « plus puissantes dans le monde animal », selon un expert.

Peu d’organismes qui supervisent ou qui analysent les espèces envahissantes recensent le nombre de vers plats à tête de marteau. Ils sont ici en Ontario, ça ne fait aucun doute, déclare cependant John Warren Reynolds, un chercheur né à Saint-Lambert qui habite aujourd’hui en Ontario.

Le Dr Reynolds est l’auteur de plus de 500 publications, dont la majorité porte sur l’oligochétologie, soit l’étude des vers de terre. Les vers de terre sont une des proies des vers plats à tête de marteau.

Une résidente de St. Thomas, en Ontario, dit avoir trouvé un ver dans son jardin. Plusieurs Ontariens ont aussi rapporté avoir repéré l’espèce sur le site iNaturalist. Un utilisateur de Newmarket, au nord de Toronto, dit en avoir vu plus de 60 dans sa cour cette année.

Ce site est recommandé par le Programme ontarien de sensibilisation aux espèces envahissantes, qui est copiloté par le gouvernement ontarien, bien que certaines personnes contactées par Radio-Canada estiment qu'il n’est pas une source fiable, puisque les utilisateurs ne sont pas des scientifiques ni des experts.

On en trouve dans la région de Toronto, Hamilton et Guelph , indique l’entomologiste Étienne Normandin, de l’Université de Montréal. À l’été 2023, une résidente de Westmount, au Québec, en a trouvé une vingtaine dans son jardin.

Selon John Warren Reynolds, les vers sont en Amérique du Nord depuis plus de 100 ans, mais les changements climatiques ont fait en sorte qu’ils se trouvent de plus en plus dans le nord du continent.

Les jeunes enfants sont à risque

Les jeunes enfants sont particulièrement à risque s’ils trouvent les vers dans leur cour, d’après Étienne Normandin. S’ils mettent ces vers-là dans la bouche, même la petite quantité de tétrodotoxine qui s’y trouve peut affecter le système digestif de l'enfant, explique-t-il dans une entrevue à Matins sans frontières.

Si [l’enfant] en mange un, deux ou trois, il peut être nécessaire d’aller à l’hôpital pour recevoir des soins.

Une citation de Étienne Normandin, entomologiste à l’Université de Montréal

L'ingestion d'un ver n'est pas fatale, mentionne John Warren Reynolds, mais il pourrait causer de la nausée.

Un enfant portant une casquette utilise une petite pelle dans un jardin.

L’entomologiste Étienne Normandin affirme que le ver plat à tête de marteau peut être dangereux pour les enfants s'ils en mettent plusieurs dans leur bouche.

Photo : La Presse canadienne / JASON FRANSON

M. Normandin recommande aux adultes de manipuler les vers avec soin. La quantité de toxine est faible, mais il faut prendre des précautions. Il faut manipuler ces vers avec des gants lorsqu’ils en trouvent dans son jardin, dit-il.

John Warren Reynolds suggère de ramasser le ver avec une pelle et de le placer dans un sac de plastique, puis de le laisser mourir.

Ne les coupez pas, puisque si vous coupez le ver en six morceaux, vous aurez six vers , souligne le Dr Reynolds, puisque les vers ont la capacité de se régénérer.

Par ailleurs, les vers peuvent être hermaphrodite, dit le chercheur. 

Les plantes exotiques en cause

Les vers, qui viennent d’Asie, sont arrivés au pays par l’entremise de plantes exotiques, selon Étienne Normandin. Ces vers-là se déplacent quand des pots à fleurs sont transportés, résume-t-il.

Dans un article publié dans la revue Diversity and Distributions en 2022, des chercheurs ont établi que la population de ces vers pourrait grandir à l’extérieur de l’Asie, puisque l’espèce peut survivre et se reproduire dans des régions exotiques.

Leur reproduction est inquiétante, selon les auteurs de l’article, puisque les vers plats à tête de marteau sont des prédateurs des mollusques et des vers de terre. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes, lit-on dans l’article.

L’un des problèmes que pose l’arrivée de telles espèces en Amérique du Nord, conclut le Dr Reynolds, est qu’elles ne sont pas accompagnées de leurs prédateurs naturels. Dans leur environnement naturel, indique-t-il, ces prédateurs contrôlent la population.

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