Un pas de plus vers la restauration de la mine Principale près de Chibougamau
Le site de l'ancienne mine Principale est un des plus gros au Québec avec trois parcs à résidus, un bassin de polissage et une zone d'opération sur l'île Merrill.
Photo : Radio-Canada / Catherine Paradis
Les plans se précisent pour la restauration du site abandonné de la mine Principale à cinq kilomètres au sud-est de Chibougamau, dans le Nord-du-Québec. Les travaux coûteront au moins 150 millions de dollars sur 10 ans.
L'endroit est laissé à l'abandon depuis une quinzaine d'années, mais le gouvernement du Québec vient de confirmer qu'une entreprise locale sera chargée de terminer les travaux.
Il y a eu un peu de travaux faits jusqu’à maintenant pour enlever ce qui était dangereux et faire un peu de nettoyage dans la zone plus industrielle, mais là, il faut vraiment entamer l’ensemble de la restauration.
Lors du passage de Radio-Canada en 2021, l'ancien bassin de polissage de la mine Principale était encore parsemé de boues rouges. Pourtant, l'exploitation de cuivre et d’or s'est terminée en 1979 et les dernières activités de transformation remontent à 2008.
L'exploitation de cuivre et d’or s'est terminée en 1979.
Photo : Radio-Canada / Catherine Paradis
Il faut comprendre que sur le plan environnemental, ça a toujours été un site sous surveillance. La nature va reprendre ses droits, c'est une excellente nouvelle
, se réjouit la mairesse de Chibougamau Manon Cyr.
Un partenariat autochtone-allochtone
Les vestiges de l'ancienne mine s'étendent sur quatre kilomètres. C'est un des plus gros sites désaffectés sur les quelque 300 qui sont sous la responsabilité de Québec.
La mine Principale est au cœur du territoire de chasse traditionnel des Cris d'Oujé-Bougoumou.
Construction Econord est une entreprise crie qui va faire affaire avec des sous-traitants de Chibougamau, alors c’est un beau partenariat pour la restauration d’un site minier qui était demandée depuis plusieurs années.
En 2021, un décret gouvernemental a permis à un entrepreneur local de commencer les travaux de restauration.
Un chantier régional
La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, confirme que le chantier restera régional grâce à des contrats de gré à gré sur cinq phases.
Ça permet d'embaucher des gens sur place et de développer l'expertise de restauration de sites miniers parce qu'il y en a plusieurs dans ces secteurs, dans le secteur du Nord. On souhaite aider à développer cette expertise
, a indiqué la ministre.
Maïté Blanchette Vézina est la ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon
La mairesse Manon Cyr est d’accord.
On a des entreprises qui ont l’expertise pour faire ces travaux-là. On veut améliorer leur capacité et démontrer qu’on est capable de le faire à des coûts concurrentiels, de façon optimale
, précise Mme Cyr.
De 20 à 50 emplois seront créés grâce au projet de restauration.
Les vestiges de l'ancienne mine s'étendent sur quatre kilomètres. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Catherine Paradis
Toutefois, pour les Premières Nations et les Jamésiens, c'est un retour à la nature attendu qui n'a pas de prix.
Nous tenons à rendre hommage à la famille Wapachee, qui a joué un rôle crucial dans la prise en charge des préoccupations environnementales et de santé liées à la mine Principale située sur son territoire de piégeage familial
, a indiqué le chef de la Nation crie d’Oujé-Bougoumou, Gaston Cooper.
Contrairement au passé, les lois actuelles forcent les minières à inclure un plan de restauration des lieux une fois l’exploitation terminée.