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Partager sa chambre avec des inconnus pour payer le loyer

« Le rêve de vivre seul à Toronto, c’est exactement ce que c'est : un rêve », affirme l'agent immobilier David Fleming.

Trois lits dans une chambre.

Un vendeur sur la plateforme Marketplace de Facebook cherche des femmes pour louer chacun de ses lits à 450 $ par mois. Cette chambre partage un sous-sol avec une autre chambre comptant deux lits qui sont à louer à 500 $ par mois.

Photo : Facebook/Awais Ahmed

Assise dans un couloir du Collège Centennial de Toronto, l'étudiante en arts culinaires Sabina Panta profite d’une pause entre deux cours pour discuter des leçons du jour avec des camarades de classe.

Aujourd'hui, les chefs aspirants ont appris comment cuisiner des huîtres, un aliment qu’ils décrivent comme capricieux et délicat.

Originaire du Népal, l'étudiante est arrivée au Canada en septembre 2023. Elle partage une maison du quartier Scarborough avec 14 autres étudiants natifs de son pays d'origine. Elle vit au sous-sol avec sept autres personnes et partage sa chambre avec une amie qu’elle connaissait avant son arrivée au pays.

C’était difficile au début; nous avons dû nous adapter. Elle parlait souvent au téléphone avec sa famille, ce qui perturbait mon sommeil, raconte Sabina Panta.

La jeune femme paie 425 $ par mois sa chambre partagée, car louer une chambre seule est impossible pour elle. À l'heure actuelle à Toronto, le coût moyen d’un appartement d’une chambre est de 2495 $, selon le site Rentals.ca. À titre de comparaison, le loyer moyen pour un trois et demie à Montréal est de 1743 $.

Une vue de la Tour CN du balcon d'un appartement de la rue Bremmer à Toronto.

Une vue de la Tour CN du balcon d'un appartement de la rue Bremmer à Toronto

Photo : Gracieuseté : Olivier Roberge-Milanese

Crise du logement à Toronto

Consulter le dossier complet

Un grand immeuble à appartement vue des airs, avec le centre-ville de Toronto à l'arrière.

Vivre seul au centre-ville de Toronto, c’est le rêve de Shivam Kumar, qui étudie au même établissement que Sabina Panta. Il loue un sous-sol au coût mensuel de 500 $ avec ses deux frères. Mes deux frères partagent la chambre à coucher et moi, je dors dans le couloir, dit-il.

Mon rêve, c’est d’un jour tirer les rideaux et de voir la Tour CN de ma fenêtre.

Une citation de Shivam Kumar, étudiant au Collège Centennial de Toronto

Le trajet de son domicile du quartier Earlscourt au collège, à Scarborough, prend une heure et demie à l’étudiant indien, qui prend le métro et plusieurs autobus.

Trois lits dans une chambre.

Un vendeur sur la plateforme Marketplace de Facebook cherche des femmes pour louer chacun de ses lits à 450 $ par mois. Cette chambre partage un sous-sol avec une autre chambre comptant deux lits qui sont à louer pour 500 $ par mois.

Photo : Facebook/Awais Ahmed

Vivre seul, c'est un rêve à Toronto

Pour plusieurs jeunes adultes, louer une chambre individuelle dans un appartement à deux ou trois chambres est impossible en raison du coût élevé de la vie à Toronto.

Le rêve de vivre seul à Toronto, c’est exactement ce que c'est : un rêve, dit l'agent immobilier David Fleming.

Toronto traverse actuellement une crise du logement, poursuit David Fleming. L'offre ne suit tout simplement plus la demande dans la Ville Reine, soutient l'agent d’immeubles.

David Fleming.

L'agent d'immeubles David Fleming tient un blogue sur le marché immobilier torontois depuis 2007.

Photo : Radio-Canada / Taylor Simmons

Khushi Kamboj et sa colocataire habitent dans un appartement de deux chambres au centre-ville de Toronto. Elles viennent d’ajouter une troisième locataire au bail pour alléger le coût du loyer.

C’est notre propriétaire qui a suggéré qu’on se trouve une troisième locataire, parce qu'il comprend à quel point c’est dispendieux de vivre à Toronto.

Une citation de Khushi Kamboj, étudiante à l’Université de l'École d'art et de design de l'Ontario (OCAD)

L’étudiante ontarienne paie le tiers du loyer mensuel de 2400 $. Elle dit qu’il serait impossible de trouver une option moins dispendieuse au centre-ville.

À Toronto, tout coûte cher : l’épicerie, le transport en commun, les frais de scolarité..., dit-elle.

Sécher ses cours pour payer son loyer

Pour plusieurs étudiants, le coût de la vie complique même l'assiduité des étudiants à leurs cours.

Il n’est pas rare que mes étudiants doivent sécher des cours, confirme le professeur de l’Université Métropolitaine de Toronto Nemoy Lewis, un expert dans le financement du logement. 

Tout le monde fait ça, affirme l'étudiant Shivam Kumar du Collège Centennial, lui-même fatigué après avoir travaillé jusqu'au petit matin la veille. 

Deux lits dans une chambre

Un lit dans cette chambre du quartier d'Etobicoke de Toronto est disponible pour une femme pour 500$ par mois.

Photo : Facebook/Mandeep Singh

Salwa Sidat, qui vit également dans une colocation de chambre, explique que les étudiants de l'étranger sont souvent contraints de se battre avec leurs gérants pour avoir assez d'heures et des quarts qui n'empiètent pas sur leurs heures de cours.

C’est fréquent pour des étudiants d’avoir deux emplois afin de joindre les deux bouts.

Une citation de Salwa Sidat, étudiante au Collège Centennial

Moins de prérequis dans les petites annonces

L'agent immobilier David Fleming pointe notamment vers les plateformes populaires de revente en ligne, où des centaines d'annonces pour des chambres à partager ou encore une place dans un salon sont affichées.

L'annonce la plus époustouflante que j’aie vue, c’était pour la moitié d’un lit.

Une citation de David Fleming, agent d'immeubles
Un matelas au sol.

Cette chambre du quartier des Beaches est à louer pour deux femmes à 700 $ par mois.

Photo : Facebook/FK Fahim Khan Mahid

Les chambres partagées sur les plateformes de revente en ligne telles que Marketplace de Facebook et Kijiji sont populaires auprès des jeunes et des étudiants parce que moins de prérequis sont nécessaires pour louer, selon Halah Al-Jumaili.

Originaire d'Irak, Halah Al-Jumaili habitait dans un appartement de deux chambres qui utilisait un couloir comme une troisième chambre à coucher.

Un portrait de Halah Al-Jumaili.

Halah Al-Jumaili louait auparavant un loft pour 1250 $ par mois avec deux autres étudiantes.

Photo : Radio-Canada / Doug Husby/CBC

Louer sur Marketplace, c’est l’avenue la moins compliquée. Souvent, sur d’autres plateformes, les propriétaires demandent pour des exigences comme ta cote de crédit, des références ou six mois de loyer lors de la signature du bail, dit Al-Jumaili.

Le résultat : plusieurs jeunes personnes se retrouvent dans des situations précaires où ils doivent partager une chambre avec un inconnu, dormir dans un couloir ou, pire, dormir dans une chambre avec plus de deux personnes.

Avec la collaboration d'Emilie Daveluy

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